Avec maladresse, je place dans ma valise quelques souvenirs que l’océan de l’oubli n’a pas engloutis.
Juste quelques rayons de soleil parfumés de tendresse. Du temps où les enfants venaient, après l’école, jouer les Berthe Morisot et me dessiner des fleurs inconnues et coloriées qui, malgré les années, n’ont ni flétri ni perdu le moindre pétale.
Je range également, avec délicatesse, les prénoms qui trainent dans mon cœur. Sans doute parce que de chacun d’eux j’ai découvert l’inépuisable richesse des êtres, dans ce qu’ils ont de plus généreux et de plus humain. Ils m’ont, à leur manière, aidée à regarder le monde avec plus de tolérance. Je fais le vœu pieux que la mémoire des années à venir n’effacera jamais rien de nos vies.
Et c’est tout. Ou presque. Faut dire que je n’ai jamais su être de ceux qui, au moment de tirer leur révérence, effeuillent le livre de leur mémoire en pleurant devant quelques souvenirs, avec l’arpège de regrets enjolivés par le temps. Ou par les convenances. Quelle importance. De toute manière, ce qui fut a été.
À tous ceux que j’ai côtoyés, je souhaite des jours heureux. À cette poignée de collègues que j’ai appris à aimer, je leur dis à toujours. Puisque je sais qu’ils seront là où je me trouverai.
Dessin: Noémie – Mots: alr © 2017