Parce que.

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Je sais sa peine lourde et profonde. Une peine semblable à celles qu’on traverse rarement et nous atteint au plus profond de nous.

Je sais qu’aucun mot ne la consolera. Aucun geste. Aucune explication. Aucune plainte. Elle n’a besoin de rien. Elle n’attend rien. Juste l’envie de se retrouver. D’être seule. De verser quelques larmes en pensant à toutes ces années passées, soudain noyées  dans l’océan inutile de l’absurde.

Lui dire que la vie est ainsi faite. Lui dire que l’adversité nous rend plus forts. Lui dire que la vie est faite de choix. Recommencer ou abandonner. Se relever ou rester par terre. Aimer ou haïr. Ce ne sont que des lieux communs. Des phrases redites au clair d’une lune épuisée de les entendre.

Rien dire. Attendre que la douleur s’assagisse. Elle finit toujours par se radoucir. Malgré le souvenir amer des choses.

Rien dire. Partager sa douleur dans nos silences. Être triste parce qu’elle l’est. Non par empathie, mais par jumelitude de cœur.

Et se fondre dans une de ses larmes en attendant que sa douleur s’apaise.

Parce que.

Photo et mots: alr © 2021

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Juste quelques mots…

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Avec maladresse, je place dans ma valise quelques souvenirs que l’océan de l’oubli n’a pas engloutis.

Juste quelques rayons de soleil parfumés de tendresse. Du temps où les enfants venaient, après l’école, jouer les Berthe Morisot et me dessiner des fleurs inconnues et coloriées qui, malgré les années, n’ont ni flétri ni perdu le moindre pétale.

Je range également, avec délicatesse, les prénoms qui trainent dans mon cœur. Sans doute parce que de chacun d’eux j’ai découvert l’inépuisable richesse des êtres, dans ce qu’ils ont de plus généreux et de plus humain. Ils m’ont, à leur manière, aidée à regarder le monde avec plus de tolérance. Je fais le vœu pieux que la mémoire des années à venir n’effacera jamais rien de nos vies.

Et c’est tout. Ou presque. Faut dire que je n’ai jamais su être de ceux qui, au moment de tirer leur révérence, effeuillent le livre de leur mémoire en pleurant devant quelques souvenirs, avec l’arpège de regrets enjolivés par le temps. Ou par les convenances. Quelle importance. De toute manière, ce qui fut a été.

À tous ceux que j’ai côtoyés, je souhaite des jours heureux. À cette poignée de collègues que j’ai appris à aimer, je leur dis à toujours. Puisque je sais qu’ils seront là où je me trouverai.

Dessin: Noémie –  Mots: alr © 2017

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